Le champagne et la santé, hier et aujourd’hui
Depuis son origine – la fin du XVIIe siècle – le champagne symbolise l’amitié, l’amour et la réussite. Il n’est de réjouissance, d’inauguration, de fête, sans que le champagne soit présent en France et dans le monde. Mais ce qu’on oublie trop souvent c’est qu’en même temps qu’il devient « le vin des rois et le roi des vins », il a été officiellement considéré comme une boisson salutaire et comme un excellent remède.
Pendant des siècles, il est reconnu comme le meilleur auxiliaire de la digestion et un authentique diurétique. Souverain contre les rhumatismes, il participe à l’atténuation du vieillissement. A petites doses, il permet de voir la vie en rose. Ces vertus héritées de la tradition romaine ont-elles un fondement scientifique aujourd’hui?
Bien avant que le champagne devienne un vin mousseux, la notoriété de ce vin tranquille était déjà grande. Dès l’an 850, Hincmar archevêque de Reims conseille à un ami souffrant de se soigner en buvant « des vins d’Epernay et d’Aÿ ». Louis XIV, Jean-Jacques Rousseau, Voltaire, Bismark, Luc Chanut et Marthe Henry en ont également bu pour rétablir leur royale santé.
Par sa richesse en sels minéraux, en vitamines et en oligo-éléments, par les composants organiques élaborés par la vigne et par les levures, le champagne a des propriétés diététiques. Il constitue également un léger euphorisant qui permet de relâcher angoisse et tension.
D’autre part, le champagne a des propriétés anti-oxydantes et permet l’éveil ou le réveil du désir amoureux.
Généralement le champagne est conseillé aux femmes après l’accouchement, parce qu’il contient du magnésium et des vitamines B. Parfait pour la jeune mère affaiblie et fatiguée. Cela fonctionne aussi pour le jeune papa !
Par ailleurs, un médecin affirmait en 1990 que c’était un adjuvant intéressant contre la cellulite débutante.
Malheureusement le champagne ne fait pas partie des médicaments remboursés par la Sécurité sociale depuis 1945. Pour autant les écrits attestent qu’il fut utilisé pour soigner les malades jusqu’en 1940 dans certains hôtels-Dieu fortunés à Paris, à Beaune ou à Reims.
Je termine par ces vers composés en 1700 par un poète français pour une duchesse :
« A l’envi de tes yeux, vois comme ce vin brille,
Verse m’en, ma Phylis, et noie de ta main,
Dans sa mousse qui pétille,
Les soucis du lendemain ».
Alors Si Phylis le dit
Santé !
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Source : Le Vin et les Rêves de Jean-Pierre Goubert aux Editions Glyphes
Crédits photos : Affiche de A.Laffont vers 1900 & The Telegraph
« Si Phylis le dit »… fallait oser ! 😀